ASSURANCE – Obligation de conseil et assurés induits en erreur

Publié le : 19/09/2022 19 septembre sept. 09 2022

Cass. civ 2ème 15 septembre 2022 n°21-15.528

Par un arrêt du 15 septembre 2022, la Cour de cassation rappelle l’obligation pour l’assureur ou son intermédiaire de préciser les exigences et les besoins du souscripteur éventuel ainsi que les raisons qui motivent le conseil fourni quant à un produit d'assurance déterminé. 

En l’espèce, condamnés pour homicide involontaire par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité et de prudence imposée par la loi ou le règlement et de blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail n'excédant pas trois mois, à la suite d’un accident survenu à l’occasion de l’installation, par des bénévoles, d’un spectacle de cascades et de rodéo en automobiles et motocyclettes, les sociétés responsables assignent leur assureur et courtier pour manquement à leur obligation de conseil. 

La Cour d’appel saisie des griefs rejette leur demande, retenant que la garantie des risques prévus par le décret relatif aux concentrations et manifestations comportant la participation de véhicules terrestres à moteur couvre exclusivement la responsabilité civile des assurés et des participants, pilotes et propriétaires des véhicules et leurs collaborateurs, en cas d'accident survenu au cours de la manifestation ou des essais préalables, causé par un véhicule terrestre à moteur. La juridiction de second degré constate que la simple lecture des documents précontractuels et contractuels rédigés en des termes précis permettait aux assurés de connaître exactement l'objet et l'étendue de la garantie et que preuve n’est pas rapportée par ces derniers d’avoir demandé une garantie supplémentaire relative aux risques inhérents à l'installation, par des bénévoles, des équipements et matériels nécessaires à la manifestation. Elle juge in fine, qu’il ne pesait aucune obligation sur le courtier d'attirer spécialement les souscripteurs, ou de les mettre en garde, « sur les limites de la police souscrite, conforme à leur demande et adaptée aux besoins qu'il s'agissait de garantir ».

Décision sanctionnée par la Cour de cassation  qui reproche à la juridiction du fond, de ne pas avoir tiré les conséquences légales de ses propres constatations, alors qu’elle « constatait que le courtier avait admis que les risques que les assurés lui avaient demandé de faire garantir ne se limitaient pas aux risques automobiles et qu'il soutenait, à tort, que le produit d'assurance conseillé couvrait le risque survenu, ce dont il résultait qu'il avait induit les assurés en erreur et qu'il avait ainsi manqué à son obligation de conseil en n'attirant pas spécialement leur attention sur la nécessité de souscrire une assurance facultative complémentaire ». 

Lire la décision... 
 

Historique

  • SOCIAL – Rappel sur les heures hors convention de forfait jour
    Publié le : 27/09/2022 27 septembre sept. 09 2022
    Veille Juridique
    Cass. soc 21 septembre 2022 n°21-14.106

    Par un arrêt du 21 septembre 2022, la Cour de cassation est venue rappeler que les salariés ayant conclu une convention de forfait en jours ne sont pas soumis aux dispositions relatives à la durée légale hebdomadaire...
  • Biens scellés dérobés et dégradés : responsabilité de l’État
    Publié le : 22/09/2022 22 septembre sept. 09 2022
    Veille Juridique
    Cass. civ 1ère 14 septembre 2022 n°21-19.650

    En vertu de l’article L 141-1 du Code de l’organisation judiciaire, l’État est tenu de réparer le dommage causé par le fonctionnement défectueux du service public de la justice, et que sauf dispositions particulières, cette responsabilité n'est engagée que par une faute lourde ou par un déni de justice...
  • ASSURANCE – Obligation de conseil et assurés induits en erreur
    Publié le : 19/09/2022 19 septembre sept. 09 2022
    Veille Juridique
    Cass. civ 2ème 15 septembre 2022 n°21-15.528

    Par un arrêt du 15 septembre 2022, la Cour de cassation rappelle l’obligation pour l’assureur ou son intermédiaire de préciser les exigences et les besoins du souscripteur éventuel ainsi que les raisons qui motivent le conseil fourni quant à un produit d'assurance déterminé. 
  • BANQUE – Prêt multidevise et conversion : la banque doit respecter son obligation de mise en garde !
    Publié le : 08/09/2022 08 septembre sept. 09 2022
    Veille Juridique
    Cass. civ 1ère du 7 septembre 2022, n°20-20.826

    Un particulier avait souscrit un prêt multidevise d’un montant de 500 000 ou « l’équivalent, à la date de tirage du prêt, dans l'une des principales devises européennes, dollars américains ou yens japonais », avant de retirer un montant de 834 750 francs suisses...
<< < ... 174 175 176 177 178 179 180 ... > >>
Navigateur non pris en charge

Le navigateur Internet Explorer que vous utilisez actuellement ne permet pas d'afficher ce site web correctement.

Nous vous conseillons de télécharger et d'utiliser un navigateur plus récent et sûr tel que Google Chrome, Microsoft Edge, Mozilla Firefox, ou Safari (pour Mac) par exemple.
OK