
SUCCESSIONS – Devoir de conseil du notaire et assurance-vie : le point sur l'obligation d'information en cas de partage successoral
Publié le :
24/04/2025
24
avril
avr.
04
2025
Cass. civ 1ère du 2 avril 2025, n°23-18.930
En matière successorale, le notaire est tenu à une obligation de conseil envers les parties qu’il accompagne, notamment lorsqu’il intervient dans un acte de partage. Ce devoir est d’autant plus essentiel lorsque le partage porte sur des éléments susceptibles de contestation, tels que des contrats d’assurance-vie susceptibles d’être soumis à réduction en raison de leur caractère potentiellement excessif.
En l’espèce, un homme est décédé le 27 juin 2008, laissant pour lui succéder son épouse, avec laquelle il était marié sous le régime de la communauté universelle, ainsi que deux filles issues d’une précédente union. Par acte du 29 juin 2009, reçu par un notaire associé au sein d’une société notariale, un partage amiable a été réalisé. L’épouse du défunt a, dans un premier temps, sollicité l’annulation de cet acte. Cette demande a été rejetée.
Estimant toutefois que le notaire avait manqué à son devoir de conseil en ne l’ayant pas informée des conséquences de l’intégration des contrats d’assurance-vie dans l’actif successoral, l’épouse a engagé la responsabilité du notaire ainsi que celle de la société notariale.
Saisie sur renvoi après cassation, la Cour d’appel a écarté toute faute du notaire. Elle a jugé que l’acte de partage était le fruit d’une transaction, impliquant des concessions réciproques, et que l’épouse était restée bénéficiaire de la majeure partie des contrats d’assurance-vie. Elle a également relevé que le notaire avait, à plusieurs reprises entre décembre 2008 et juin 2009, informé sa cliente des conséquences de cette transaction, notamment en ce qui concerne l’indemnité de réduction, la valeur de son usufruit et l’intégration partielle des assurances-vie dans la masse successorale.
Selon elle, ces éléments permettaient à l’épouse de se déterminer en connaissance de cause au moment de signer l’acte de partage.
La Cour de cassation a approuvé cette analyse. Elle a rappelé que le notaire avait, par ses échanges écrits, satisfait à son obligation d’information en attirant l’attention de sa cliente sur les enjeux du partage. Elle a considéré que la cour d’appel n’était pas tenue d’entrer dans le détail de l’argumentation de l’épouse et que celle-ci avait disposé des éléments suffisants pour prendre sa décision de manière éclairée. En conséquence, la Cour a rejeté le pourvoi formé par l’épouse et confirmé que le notaire n’avait pas manqué à son devoir de conseil.
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